Voici l'histoire d'un Roi qui aimait beaucoup ses sujets. Il décida d'aller les voir chez eux et, avant de leur rendre visite, il fit annoncer sa venue par un messager.
Dans la première maison où il est arrivé, les gens savaient pourtant bien que le Roi allaient venir. Mais ils n'avaient rien fait pour ranger ou nettoyer. Ils disaient :
" Oui, c'est vrai, la maison n'est pas bien propre, elle est même bien en désordre. Mais enfin, le roi peut venir, il la verra comme elle est tous les jours. " Ils sont restés avec leurs habits de travail tout sales, sans se laver ni se changer pour recevoir le Roi.
Ils n'avaient même rien préparé à lui offrir à boire et à manger.
Lorsque le Roi entra dans cette maison, il la trouva très sale, avec des toiles d'araignée, des miettes et des épluchures par terre. Les chaises étaient tellement encombrées qu'il n'en trouva pas une pour s'asseoir et, comme il avait faim et soif, on lui apporta tout juste, en lui faisant la grimace, un croûton de pain et un peu d'eau dans un verre ébréché.
---
Mécontent, le Roi entra dans la deuxième maison.
Là, on avait bien essayé de se préparer à la venue du Roi, mais on était étourdi, un brin paresseux, et tout avait marché de travers.
Les gens avaient bien commencé à faire du rangement et du ménage. Bien sûr, ils étaient contents de recevoir le Roi. Mais ils s'y étaient pris trop tard pour nettoyer la maison tout en continuant à faire autre chose.
Si bien qu'ils n'ont pas eu le temps de finir, ni d'essuyer la poussière sur les meubles, ni de mettre un bouquet de fleurs, ni même de se recoiffer.
Et ils avaient bien préparé un gâteau mais hélas ! on l'avait oublié au four, de sorte qu'il ressemblait plutôt à un morceau de charbon…
Et comme, au fond, on n'était pas très fier, on ne trouva rien à dire pour saluer le Roi.
Après la première bouchée, le Roi n'eut pas le courage de manger le gâteau brûlé. Il n'offrit pas les cadeaux qu'il avait apportés et sortit au plus tôt d'une maison où l'on était si mal.
Je suis pourtant bon pour mes sujets, songeait-il avec tristesse, et c'est ainsi qu'ils me reçoivent ?
---
Et lentement, sans beaucoup d'espoir, il se dirigea vers la troisième maison.
Mais là, quelle différence !
Le Roi n'eut même pas à frapper ; la famille au complet l'attendait dehors et l'on avait ouvert la porte toute grande. Le papa, la maman, les enfants, tout le monde le salua avec beaucoup de respect et le remercia, lui, le Roi, d'être venu dans la maison. Puis on le fit entrer.
Le ménage avait été fait en grand, Le carrelage, les meubles… tout avait été impeccablement nettoyé. On avait astiqué les cuivres, les vitres étaient toutes propres. Dans la salle de séjour, le canapé et les fauteuils étaient recouverts d'un tissu tout neuf ; les vases débordaient de fleurs. La maison tout entière prenait un air de fête vraiment très agréable.
Dès que le Roi fut assis, on lui apporta des gâteaux, des fruits, une boisson fraîche et le plus jeune lui récita un joli poème !
Heureux et consolé, le Roi demeura très longtemps dans la maison. Lorsque vint l'heure de se retirer, il appela ses pages et leur fit distribuer des cadeaux aux petits comme aux grands, sans oublier personne.
Il promit enfin à cette famille de toujours l'écouter lorsqu'elle aurait une faveur ou une permission à lui demander.
Alors le papa lui dit, au nom de toute la famille :
Seigneur, la plus grande grâce, c'est que vous reveniez chez nous, parce que nous vous aimons.
Ton âme est comme l'une de ces trois maisons, mais chez toi, c'est bien plus qu'un roi, c'est Jésus, le Seigneur Dieu qui va venir.
Laquelle des trois maisons vas-tu lui préparer ?
D'aprés le récit de Louis André-Delastre
